Pouvons-nous vivre jusqu’à cent ans ?
Alimentation et Régime
Alimentation et Régime
Interview du docteur Bianchi par Beatrice Piva (janvier 2015)
L'équipe Macro Editions
Existe t-il un mode ce vie pour vivre centenaire ?
Cela peut sembler bizarre, mais nous ne connaissons pas encore exactement les causes du vieillissement humain. Vieillir semble un processus inévitable malgré les innombrables découvertes scientifiques et les progrès obtenus en domaine médical. Le fait est que nous subissons une «usure », et selon de récentes études publiées sur la revue Nature Cell Biology, la faute en reviendrait aux télomères, c’est-à-dire aux extrémités des chromosomes. En effet, lors de chaque cycle normal de prolifération cellulaire, les télomères raccourcissent. Une dégradation progressive qui semble marquer inexorablement la fuite du temps.
Selon le docteur Roberto Antonio Blanchi, chirurgien et naturopathe, le vieillissement serait la somme de micro-vieillissements qu’il est possible de combattre au moyen de méthodes naturelles qui ralentissent justement ce processus de détérioration, et parfois, l’invertissent.
Dans son incontournable cours vidéo pour aller à la découverte des recettes qui consentent de vivre en parcourant la voie de la santé optimale et de l’éternelle jeunesse, le docteur Bianchi explique, de façon claire et détaillée, comment préserver le bon fonctionnement de notre organisme et notre aspect physique.
Les 7 méthodes d’épuration et les modes de vie pour rester en bonne santé
Il commence par illustrer les sept méthodes thérapeutiques pour éliminer les éventuelles substances toxiques qui s’accumulent dans les organes dont dépend notre santé. Il s’agit des « lavages » du foie, des reins, des poumons, de l’intestin, de la peau, de la circulation sanguine de la zone des sinus nasaux et paranasaux.
Il nous donne des conseils pratiques sur l’emploi de remèdes naturels et de compléments alimentaires pour résoudre les petits désagréments et les micro-vieillissements qui freinent l’activité quotidienne. Il nous indique quels sont les modes de vie à suivre pour rester en bonne santé, quels sont les comportements à surveiller dans nos activités quotidiennes, de la posture au régime, de la respiration à l’exercice physique, du sommeil à la relaxation.
À travers une écriture simple mais efficace, il nous dit aussi comment « épurer » notre cerveau et notre esprit à l’aide de visualisations et de thérapies manuelles. Son cours vidéo est indispensable à qui veut savoir ce qu’il faut faire pour garder santé, agilité et efficacité en adoptant les moyens que la nature nous offre.
Entrons maintenant dans le vif du sujet et profitons de la présence du docteur Bianchi pour en savoir plus sur quelques thèmes de fond de son ouvrage, en lui posant quelques questions simples et néanmoins assez délicates.
Nous devons nous identifier à notre Esprit
B. Piva :
docteur Bianchi, qu’entendez-vous par « vieillissement » et par « rajeunir » ?
R. Bianchi : voilà des années que j’affirme que le vieillissement est la somme de micro-vieillissements. Contrecarrer chaque micro-vieillissement peut repousser la vieillesse de diverses années. Le fait est que nous nous « usons ». On entend souvent parler de phases critiques de vieillissement, c’est-à-dire de périodes de stress et de surmenage, mais aussi d’états émotionnels négatifs, d’alimentation incorrecte ou de sédentarité. Ce sont tous des facteurs qui accélèrent le vieillissement. Ce processus d’usure peut avoir lieu plus ou moins rapidement, mais la bonne nouvelle, c’est que l’organisme humain a une incroyable capacité d’autoréparation.
Rajeunir c’est reculer dans le temps, comme après de belles vacances, à la mer ou dans un centre de bien-être, quand on se sent plus détendus et toniques, en un mot régénérés. Pour rester jeune, il faut tout d’abord évaluer les paramètres de la jeunesse biologique – des plus évidents comme l’aspect général (visage, peau, cheveux, posture) aux plus scientifiques comme les taux de glycémie, créatinine, cholestérol et le niveau de tension artérielle. Si nous réussissions à maintenir ces derniers à un bas niveau, comme l’étaient les normes physiologiques de notre enfance, nous pourrions sûrement conserver la jeunesse biologique et rester en bonne santé plus longtemps.
Par ailleurs, selon la médecine ayurvédique, au lieu de nous identifier à notre corps, il serait mieux de nous identifier à notre esprit, car tandis que le premier vieillit, le second reste toujours jeune et pur. Nous identifier à notre esprit et au Tout rajeunit. Mon premier conseil est donc de s’identifier à la partie pure, magique et merveilleuse, à cette étincelle mystérieuse de vie qui demeure en chaque être vivant : l’ Esprit. Il faut noter que les pratiques épuratives et désintoxiquantes tiennent une grande place dans les méthodes thérapeutiques de la médecine ayurvédique.
B.Piva :
quelles bonnes habitudes hygiéniques, alimentaires et comportementales conseillez-vous ?
R.Bianchi : le mieux, c’est d’effectuer périodiquement des traitements épuratifs et désintoxiquants plus en profondeur, tels que bain de vapeur, hydrocolonthérapie et lavage d’estomac, pour en citer quelques-uns. Pour une épuration vraiment valide, il faut aussi dédier quelques journées à une quasi exclusive consommation de jus pressés, et en tout cas à un régime alimentaire sobre et naturel, basé autant que possible sur des denrées végétales biologiques.
L’organisme en retire d’énormes bienfaits et répond mieux aux traitements courants. D’un autre côté, il est également important d’avoir des objectifs de vie à court et long terme, à poursuivre avec joie et détermination. Décider quelle direction donner à notre existence est aussi important que les soins du corps.
Les Italiens détiennent le record de longévité en Europe
B.Piva :
de vos conseils, il ressort que le typique régime méditerranéen n’est ni dans l’erreur ni déséquilibré. Quant à la consommation de viande, qu’en pensez-vous ?
R.Bianchi : le régime méditerranéen – ou du moins notre mode alimentaire jusqu’à ces dernières soixante années – résume en grande partie ce que nous entendons par régime alimentaire sain. Bien entendu, on peut manger de la viande, mais ce n’est pas indispensable. En général, la viande blanche d’animaux de petite taille et à court cycle biologique est à préférer. Le régime méditerranéen est considéré le plus « longévisant »; en effet nous détenons le record de longévité en Europe.
De toute façon, je suggère d’opter pour un régime alimentaire à basse consommation de protéines animales en privilégiant végétaux, huile d’olive vierge extra, ail, romarin, sauge et l’utilisation d’épices comme le curcuma. Comme l’on sait aujourd’hui la consommation de viande, surtout si elle n’est pas d’origine biologique, ne doit pas être excessive. Ceci dit, il est juste que chaque établisse ses propres règles.
B.Piva :
comment est née votre idée de vivre en bonne santé jusqu’à cent ans ? Quels parcours ou quelles prédispositions personnelles vous ont conduit à soutenir ces méthodes thérapeutiques naturelles ?
R.Bianchi : on m’a enseigné à ne pas être rigide mais à comprendre l’utilité des choses. J’ai toujours été optimiste et je considère la vie comme étant une belle opportunité. J’ai toujours soutenu que la nature l’emporte sur la chimie, et que la médecine et la science doivent s’incliner devant le pouvoir de la nature. Si celles-ci vont contre nature, ça ne peut pas fonctionner. Même du point de vue biologique, je persiste à penser que l’esprit gouverne le corps. Si nous réussissions à mieux contrôler notre esprit, nous aurions des facultés quasiment infinies.
Être médecin, c’est être empathique
B.Piva :
à votre avis, quelles qualités doit avoir aujourd’hui un médecin pour se dire tel ?
R.Bianchi : Il doit avant tout avoir une bonne capacité d’écoute. Outre l’écoute des symptômes du patient, il doit aller à l’écoute de son langage, de la façon dont il s’exprime, de son humeur, du lien entre son état physique et son état mental, bref, de ce qui a causé son malaise. Je crois que tout bon médecin doit être capable de comprendre les lois du cosmos et celles qui règlent l’intégrité de la santé.
Il doit être capable de soigner chaque individu à partir de sa spécificité et de son unicité, au moyen de traitements personnalisés et non pas sur la base de protocoles, et cela sans prescrire de médicaments qui ont souvent des effets collatéraux dangereux et ne résolvent pas l’origine du problème. Être un bon médecin signifie avoir de l’empathie et observer l’être humain d’un point de vue beaucoup plus ample, dans son environnement par exemple. Il ne faut jamais oublier que plus le milieu où celui-ci vit est salubre, moins il souffrira de maladies chroniques. Bref, pour le bon médecin, la santé c’est le bien-être physique, psychique et social de son patient.
B.Piva :
nous sommes en hiver, la saison plus à risque en ce qui concerne les rhumes et la grippe. Comment pouvons-nous renforcer notre défense et nous protéger contre les virus ?
R.Bianchi : notre alimentation doit être riche en ferments lactiques vivants, que l’on trouve dans les légumes et les fruits crus, mais aussi dans les laitages, et en particulier dans le yaourt que l’on peut diluer dans de l’eau et sucrer avec du miel. Il y a même des prébiotiques dans le blé. Tous ces aliments enrichissent notre flore bactérienne et protègent l’intestin des infections. En ce qui me concerne, j’ai soigné 10 000 cas d’infection dont 9975 sans antibiotiques, en obtenant d’excellents résultats.
Un traitement antibiotique est efficace ; cependant, à la longue, il altère la flore intestinale, déséquilibre le système immunitaire intestinal, et favorise le développement d’une dysbiose et candidose. J’ai quatre enfants, de 12 à 22 ans. Depuis leur naissance, deux d’entre eux ont pris des antibiotiques une fois ; les deux autres n’en ont jamais pris et vont très bien. Leur système immunitaire a été bien exercé, il est efficace. Ils ont également une bonne capacité de supporter le froid et la neige sans parka.
Nous avons suivi leur croissance dans une optique de soins naturels : allaitement au sein prolongé, sevrage sans produits homogénéisés, aliments biologiques, vitamine C, bains de vapeur, méthode du naturopathe chilien Lezaeta, cataplasmes d’argile et de boues, prébiotiques et probiotiques, phytothérapie de soutien et traitements homéopathiques ou phytothérapiques lors de rares épisodes aigus.
Par ailleurs, ils ont été habitués depuis leur plus jeune âge à passer beaucoup de temps en plein air. Notre mode de vie sobre, essentiel mais aussi dynamique les a aguerris physiquement et mentalement.